Neurosciences & Neurofeedback

L’apprentissage cérébral par Neurofeedback est une méthode bien codifiée. De très nombreux praticiens l’utilisent avec succès depuis une trentaine d’années dans différents domaines. L’apport des neurosciences confirme l’intérêt pour cette méthode d’apprentissage cérébral par Neurofeedback.

LES BASES FONDAMENTALES DE L’APPRENTISSAGE EN NEUROFEEDBACK

Il est utile de le rappeler. Le principe d’apprentissage de base en Neurofeedback repose sur le conditionnement opérant.

Voici un article récent, traduit en français, qui décrit les étapes de l’entraînement cérébral en Neurofeedback.

Le conditionnement en NFB
Download

L’APPORT DES NEUROSCIENCES

Le cerveau humain est l’objet le plus complexe sur Terre. Il est une formidable machine à apprendre.

L’apport des neurosciences contribue considérablement à une meilleure connaissance du cerveau humain. Ce qui contribue à une meilleure compréhension de la méthode de Neurofeedback.

LA CONTRE-PARTIE

Nous savons que le savoir scientifique demeure en constante évolution.

A l’évidence, les neurosciences bousculent fortement nos paradigmes. Cette évolution est-elle une révolution?

Nous savons que les hypothèses avancées constituent un savoir temporaire dont les formulations sont provisoires. En conséquence, de nombreuses théories deviennent subitement caduques. Ce changement d’opinion entraîne souvent une douleur interne souvent difficile à surmonter pour le chercheur ou le clinicien.

Comment convient-il d’aborder cette remise en question?

DES MOTIFS DE QUESTIONNEMENT

  • Quels sont les bénéfices de cet apport pour l’apprentissage cérébral par Neurofeedback?
  • Quels sont les points de théorie qui doivent être révisés à la lumière de ces découvertes récentes?

DES SOURCES DE PROGRÈS :

Voici quelques points saillants :

  1. Les avancées de la neuro imagerie fonctionnelle,
  2. Un nouveau modèle du fonctionnement cérébral,
  3. Des découvertes sur l’effet placebo,
  4. Les retombées en neuroéducation.

1 – La neuro imagerie fonctionnelle

La généralisation de la neuro imagerie fonctionnelle révèle chaque jour la puissance du cerveau. Elle dévoile sans cesse des nouvelles connaissances concernant la neuroanatomie fonctionnelle des réseaux neuronaux.

LES RÉSEAUX NEURONAUX

Les progrès de la neuro imagerie fonctionnelle par EEGq permettent de “cartographier» les différents réseaux neuronaux. Ce qui augmente la précision et l’efficacité de l’apprentissage cérébral par Neurofeedback.

Nous avons abordé les avantages de la mesure par EEGq dans un article précédent: « mesurer pour comprendre ».

001 CERVEAULes réseaux neuronaux

2 – Un modèle du fonctionnement cérébral

De nouveaux modèles émergent. Ils permettent de mieux aborder la complexité du fonctionnement cérébral. L’un d’entre eux retient particulièrement notre attention :

L’ESPACE GLOBAL DE TRAVAIL

« Les neurosciences cognitives de la conscience visent à déterminer s’il existe:
– une forme systématique de traitement de l’information,
– et une classe d’états spécifiques d’activité du cerveau.
Ces classes distingueraient systématiquement les états identifiés par le sujet comme “conscients” des autres états ».

— Dehaene & Naccache, 2001

002 espace global de travailL’espace global de travail

Nous adoptons ce modèle de «l’espace global de travail”. Il facilite la compréhension des mécanismes de l’apprentissage cérébral par Neurofeedback.

L’INTÉRÊT DE CE MODÈLE :

Pour en savoir plus sur les travaux de Stanislas Dehaene et le fonctionnement cérébral. Vous pouvez lire:

003 le code conscience

De nombreux scientifiques font appel à lui pour leurs travaux de recherche.
Il constitue un outil pragmatique pour guider le processus de l’apprentissage en Neurofeedback.
A contrario, l’utilisation de ce modèle ne peut représenter qu’une approche imparfaite de la complexité réelle du sujet étudié.

LA DÉFINITION :

Voici en quelques mots l’explication de Jean-Pierre Changeux :

EN RÉSUMÉ :

De multiples raisons peuvent expliquer qu’une information demeure inconsciente. A chaque instant, une seule pensée consciente embrase « l’espace de travail ». D’autres représentations n’accèdent pas à la conscience:

  • soit elles ne sont pas amplifiées par l’attention,
  • soit elles sont trop faibles.

Le préconscient est du conscient en puissance, si on lui prête attention. Ce qui n’ est pas le cas! Il existe une inhibition diffuse qui engendre un goulot d’étranglement au sein des aires supérieures de la hiérarchie corticale. On ne peut pas faire deux choses en même temps. Comme on ne peut voir simultanément deux choses en même temps. L’information préconsciente ne peut pénétrer dans l’espace de travail conscient. Elle est maintenue à l’écart dans une «mémoire tampon sensorielle».

LE RÔLE DE L’APPRENTISSAGE

C’est par l’apprentissage que nous allons pouvoir prendre conscience de ces sensations présentes de façon « implicite ». Après l’apprentissage, le message neuronal devient «explicite» et accessible à la conscience.

LE RÔLE DE L’ACCOMPAGNEMENT

Ce modèle renforce le rôle du praticien pour la conduite de l’entraînement cérébral. « In fine », l’apprentissage cérébral par Neurofeedback doit conduire le sujet à son autonomie.

DES APTITUDES AUX NOUVEAUX COMPORTEMENTS

La mise en place de nouveaux comportements repose sur la qualité de l’accompagnement. Les aptitudes créées par le façonnage de nouveaux réseaux neuronaux doivent aboutir à l’installation de comportements mieux adaptés.

DES POINTS DE THÉORIE À RÉVISER :

Choisir de suivre le chemin tracé par les neurosciences, c’est abandonner de nombreuses théories dépassées. Il faut accepter que la complexité des mécanismes d’apprentissage ne correspond pas aux limites anatomiques du cerveau triunique proposé par Mac Lean. Cette théorie sépare les structures corticales des structures sous-corticales. Elle ne correspond plus aux données de la neuroanatomie du cerveau.

UN NEUROMYTHE

«conscient” et “non-conscient” fonctionnent en étroite interrelation.

DES RAPPORTS ÉVOLUTIFS

Les rapports entre les structures sous-corticales et corticalessont évolutifs. Ils n’entraînent pas nécessairement une acorticalité fonctionnelle totale du nouveau-né. Les théories d’apprentissage exclusivement basées sur le comportementalisme ne correspondent pas, elles non plus, à cette complexité. Nous l’avons évoqué dans un précédent article sur les troubles posturomoteurs chez l’enfant Dys

3 – Les connaissances sur l’effet placebo

004 placeboLe placebo

Depuis peu il y a une explosion de la recherche sur le placebo. On peut maintenant étudier ses fondements psychologiques et neurobiologiques de manière assez détaillée.

UNE CONFUSION IMPORTANTE

Il règne une confusion entre les mots placebo et effet placebo

Un placebo se définit comme une substance “inerte”. Elle ne possède pas d’action “pharmacologique»ou comme une intervention physique factice. Cette définition n’est pas complète. Les “placebos” renferment d’autres constituants: des mots, des rituels, des symboles et des significations.

Un placebo n’est pas un faux traitement en soi. Qu’il soit pharmacologique ou non.

Il résulte de son administration dans un contexte psychosocial complexe. En utilisant cette approche neuroscientifique, l’effet placebo constitue un excellent modèle pour comprendre le fonctionnement du cerveau humain.

UN EFFET UTILE EN NEUROFEEDBACK

Il faut le prendre en considération dans l’entraînement cérébral en Neurofeedback. Nous avons détaillé l’importance et la place du placebo dans la prise en charge en Neurofeedback dans plusieurs articles.

4 – Les applications en neuroéducation

005 les piliers de lapprentissageLes piliers de l’apprentissage

Qu’en est-il dans le domaine de l’éducation? Les choix pédagogiques effectués par les enseignants peuvent avoir un impact sur les modifications structurelles du cerveau.

LA NEUROPLASTICITÉ

Du fait de la neuroplasticité, le cerveau change au cours de l’apprentissage. L’enseignant peut influencer les effets de l’apprentissage sur l’architecture du cerveau.

UNE ÉTUDE LE DÉMONTRE :

L’apprentissage de la lecture avec une méthode globale n’active pas les mêmes zones du cerveau qu’une approche syllabique.

  • La méthode globale entraîne une activité cérébrale dans l’hémisphère droit
  • L’approche syllabique entraîne une activité dans l’hémisphère gauche.

Ceci démontre que les neurones activés par le processus de lecture “experte» (automatisée) se trouvent à gauche dans le cerveau. L’approche syllabique semble plus compatible avec le fonctionnement du cerveau.

De nombreux champs d’application

L’apport des neurosciences ouvre la porte à des applications de plus en plus nombreuses du neurofeedback. Il apporte aussi un grand espoir pour trouver de nouvelles solutions aux situations de plus en plus complexes auxquelles nous sommes confrontés.

  • ceux de la neuroéducation pour les divers métiers de l’éducation
  • construire le “management» des talents dans les différents domaines de l’accompagnement; que ce soient dans les milieux liés au travail, au sport ou à la créativité artistique
  • mieux définir la santé intégrative de demain; pour les soignants, les thérapeutes et les différents aidants.

Mots-clés: accompagnement, education, médecine, psychologie, santé, science, sport