Le biofeedback à travers les neurosciences
Le Biofeedback, bien que populaire outre-Atlantique, reste méconnu en France. Toutefois, l’Europe elle-même est le berceau de ces méthodes novatrices. Leurs origines remontant à plus d’un siècle, s’inspirant des travaux de Carl Gustav Jung.
Ces méthodes, éclairées par les neurosciences actuelles, établissent un pont entre passé et présent. Elles révèlent comment les approches antérieures peuvent être modernisées.
L’INCONSCIENT : DE JUNG À LIBET
Carl Gustav Jung a été précurseur dans l’étude de l’inconscient.
Ses théories ont influencé bon nombre d’études ultérieures. Ces dernières établissent une base solide pour la compréhension des phénomènes neurophysiologiques. Elles expliquent la manière dont nous réagissons à divers stimuli.
Jung disait :
« L’inconscient est la source de nos impulsions les plus profondes. »
- CARL GUSTAV JUNG
Cette citation met bien en lumière l’impact omniprésent de l’inconscient sur nos comportements au quotidien.
Ses recherches en ont influencé d’autres, comme celles de Benjamin Libet. Ce dernier a mis l’accent sur l’activité électrodermale et les réactions inconscientes aux stimuli.
MÉTHODOLOGIE DE JUNG : EXPLORATION AVEC LE GALVANOMÈTRE
L’inconscient, tel que défini par Jung, est une vaste étendue de l’esprit opérant en dehors de notre conscience directe.
Jung a largement contribué à son étude par l’utilisation d’outils innovants pour son époque, comme le galvanomètre.
En 1904, Jung utilisait ce galvanomètre pour mesurer l’activité électrodermale des sujets en réponse à des mots inducteurs.
Un galvanomètre est un instrument qui sert à détecter, mesurer ou comparer une faible intensité de courant électrique circulant dans un circuit.
Le fonctionnement typique d’un galvanomètre est basé sur l’effet électromagnétique. Lorsqu’un courant électrique passe à travers une bobine placée dans un champ magnétique, il génère un couple (ou force) qui fait pivoter la bobine. Cette rotation est habituellement indiquée par une aiguille sur un cadran.
Plus le courant est fort, plus l’aiguille se déplace loin de sa position initiale.
Historiquement, le galvanomètre tire son nom de Luigi Galvani, un scientifique italien qui a réalisé des expériences fondamentales sur l’électricité au XVIIIe siècle.
Cette machine mesurait les variations de la conductivité de la peau, révélant ainsi les réactions physiologiques associées aux stimuli émotionnels.
Les variations observées révélaient les impacts de l’inconscient sur les hésitations et réactions.
ANALYSE DE L’INCONSCIENT SELON JUNG
Pour Jung, l’inconscient influence nos réactions.
Si un mot n’évoque pas de complexe inconscient, la réaction est rapide. Autrement, des hésitations apparaissent, montrant l’influence de l’inconscient.
COMPARATIF : L’EXPÉRIENCE DE LIBET
Benjamin Libet, plusieurs décennies plus tard en 1983, s’est également posé la question de savoir en quoi consistait le rôle de la conscience dans nos actions.
Bien que sa méthodologie différait, il a conclu, tout comme Jung, que l’inconscient jouait un rôle majeur dans la manière dont nous percevons et réagissons face au monde qui nous entoure.
Ses conclusions, tout comme celles de Jung, soulignent donc le rôle prépondérant de l’inconscient.
L’EDA EN BIOFEEDBACK, L’ACTUEL GALVANOMÈTRE
L’outil actuel qui rejoint le galvanomètre en biofeedback, en particulier pour mesurer l’activité électrodermale, est le « moniteur de réponse électrodermale » appelé encore « capteur de conductance cutanée ».
A l’Institut Neurosens, nous utilisons l’EDA (Electrodermal Activity), ou activité électrodermale. C’est une modalité d’entraînement qui mesure les variations de la conductance de la peau en réponse aux stimuli internes ou externes. Il est également connu sous les noms de « réponse galvanique de la peau » (RGP) ou « conductance cutanée ». L’appareil utilisé pour mesurer l’EDA est un développement moderne du galvanomètre original.
L’EDA est utilisée en biofeedback car reflète l’activité du système nerveux autonome. Lorsqu’une personne ressent du stress, de l’anxiété, ou d’autres émotions fortes, cela peut se traduire par une augmentation de la conductance de la peau due à une transpiration accrue.
En Biofeedback, vous exercez une personne à reconnaître et à contrôler ses propres réponses physiologiques. Vous lui donnez des outils pour gérer son stress ou ses réactions émotionnelles.
LE BIOFEEDBACK ET LE NEUROFEEDBACK : DES OUTILS POUR LES PROFESSIONNELS
Si vous êtes un professionnel engagé dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’accompagnement, sachez que l’intégration des techniques de Biofeedback et de Neurofeedback quantitatif dans vos protocoles ne représente pas seulement un élargissement de votre panoplie d’outils.
C’est bien davantage : il s’agit d’une évolution, d’un saut qualitatif vers une prise en charge réellement basée sur des données scientifiques.
Que vous œuvriez en tant que psychologue, psychothérapeute, coach ou dans toute autre profession d’accompagnement, ces techniques vous offrent une perspective inédite !
Imaginez pouvoir accéder à une représentation claire et précise des activités cérébrales et physiques de vos patients ou clients.
Ceci ouvre la voie à des interventions hautement personnalisées. Ces interventions sont systématiquement ajustées en temps réel selon les besoins spécifiques de la personne en face de vous.
L’ART DE MESURER ET DE TRANSFORMER
Le potentiel de ces méthodes va encore plus loin.
En se basant sur une analyse objective des activités physiques et cérébrales, vous êtes à même de promouvoir et de renforcer des comportements et des schémas de pensée plus adaptés, plus harmonieux.
Vous ne vous contentez pas de proposer un changement, vous en êtes le catalyseur actif !
En faisant le choix de cette approche, vous construisez un lien, une passerelle, entre le monde parfois abstrait de la recherche scientifique et la réalité tangible du bien-être de vos patients.
Vous travaillez dans un environnement où chaque progrès, chaque avancée, est non seulement ressenti, mais également quantifiable.
En choisissant de vous former aux techniques de Biofeedback et de Neurofeedback quantitatif, vous embrassez pleinement cette vision. Vous êtes prêts à transformer vos interventions professionnelles en une science précise et impactante.
En conclusion, ces techniques combinent technologie, neurosciences et compassion, offrant une intervention plus personnalisée et ajustée.
Elles créent un espace où le changement est quantifiable et durable.
« L’Homme de science doit mesurer ce qui est mesurable et rendre mesurable ce qui ne l’est pas »
- Galilée
Mots-clés: médecine, psychologie, science