Comprendre le TDAH : Réalité Numérique et Défis Éducatifs

Temps d'écran : Amis ou ennemis pour les enfants TDAH ?

La présence des écrans : une réalité dans la vie des enfants

L'ère numérique a transformé nos vies. Elle place les écrans au cœur de nos activités quotidiennes. Enfants, adolescents et adultes sont plongés dans l'univers des smartphones, tablettes, ordinateurs et télévisions. Ils les utilisent pour jouer, apprendre et socialiser. Cette réalité est incontournable et suscite des interrogations sur ses impacts sur la santé, notamment sur le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de limiter le temps d'écran, mais cette consigne se heurte à la réalité de nos sociétés connectées.

Les directives de Santé Publique : un cadre réglementaire

Selon les recommandations de l'OMS, les enfants de moins de deux ans ne devraient pas être exposés aux écrans. Pour les enfants de 2 à 4 ans, l'OMS conseille de ne pas dépasser une heure d'écran par jour. En France, les directives de Santé Publique suivent cette ligne directrice. Elles soulignent l'importance de limiter les activités sédentaires pour favoriser le développement cognitif et social des enfants. Le temps d'écran est devenu une norme sociale, mais reste un terrain complexe pour la santé publique.

Le TDAH : Un diagnostic en expansion

Le TDAH est une condition neurodéveloppementale caractérisée par une inattention, une impulsivité et une hyperactivité persistantes. Environ 7,2 % des enfants dans le monde en sont atteints, ce qui impacte considérablement leur réussite scolaire et leurs interactions sociales. Les enfants atteints de TDAH ont souvent des difficultés de concentration, d'organisation et de contrôle de leurs impulsions. Cette condition a des implications profondes, augmentant le risque de comportements antisociaux et plus tard, de consommation de substances illicites.

Les liens entre temps d’écran et TDAH : une recherche en évolution

Etudes

Pour comprendre les liens entre temps d'écran et TDAH, une revue systématique de la littérature a été réalisée, englobant des études publiées entre 2013 et 2023. Les bases de données explorées incluent MEDLINE (PubMed), ScienceDirect, Wiley Online Library, PsycINFO, ERIC, JSTOR et PsycArticles.

Cette approche a permis d'identifier 2 480 articles, réduits à 15 après une sélection rigoureuse basée sur des critères d'inclusion et d'exclusion stricts.

Critères de sélection

Les études incluses devaient être rédigées en anglais, se concentrer sur des populations humaines et avoir été publiées entre 2013 et 2023. Seules les études fournissant des informations sur le lien entre le temps d'écran et le TDAH chez les enfants ont été retenues. Les études en langues autres que l'anglais ou présentant des informations insuffisantes ont été exclues.

Résultats et discussions

Des corrélations claires

Les études analysées révèlent une relation particulière entre le temps d'écran et les symptômes du TDAH.

Plusieurs recherches ont identifié une corrélation entre un temps d'écran prolongé et l'aggravation des symptômes du TDAH. Par exemple, les travaux de Cheng et al. ont démontré un lien positif entre le temps passé devant la télévision à 18 mois et les symptômes du TDAH observés à 30 mois. De plus, l’étude a montré que le temps d’écran est associé à une diminution du comportement prosocial, même après ajustement pour d’autres facteurs.

Études sur les comportements hyperactifs

D’autres recherches, comme celles de Zhou et al., Wu et al., ont également montré une association entre l’exposition aux écrans et les comportements hyperactifs chez les enfants d’âge préscolaire.

Ces études soulignent l'importance de limiter le temps d'écran pour prévenir les comportements liés au TDAH.

L'étude de Qu et al. va plus loin en établissant un lien entre un temps d'écran excessif chez les enfants de 0 à 17 ans et divers problèmes de développement, incluant le TDAH.

L’impact de l’environnement familial

Une découverte importante de l'étude de Shih et al. est l'impact du temps passé devant un écran par la mère pendant la petite enfance sur l'incidence du TDAH. Cela suggère une influence intergénérationnelle. Cela implique donc une dimension nouvelle à la compréhension de la relation entre le temps d'écran et le TDAH. Ces résultats incitent à considérer l'environnement familial dans les stratégies de prévention et d'intervention.

Résultats contradictoires : un besoin urgent de recherche

Études longitudinales

Certaines études longitudinales ont présenté des résultats contradictoires, remettant en question l'existence d'un lien direct entre le temps d'écran et le développement ultérieur du TDAH.

Les recherches de Wallace, Yang et Levelink, par exemple, ont montré des résultats variés, soulignant la nécessité de futures études de plus grande envergure avec des contrôles plus stricts.

Analyse statistique et évaluation du risque de biais

L'évaluation du risque de biais, réalisée à l’aide de l'outil RevMan 5.4.1, a permis d'analyser six domaines clés. Cette méthode a permis de déterminer le risque de partialité des études, les classant comme faibles, incertains ou élevés. Les résultats sont illustrés dans des tableaux détaillés, fournissant une vision claire de la qualité et de la fiabilité des études examinées.

Entre réalité et intervention

Interprétation et implications pratiques

Les résultats de cette revue soulignent la complexité de la relation entre le temps d'écran et le TDAH. Bien que certaines études établissent des corrélations significatives, d'autres ne montrent pas de lien direct.

Cette diversité de résultats indique la nécessité de considérer plusieurs facteurs :

Les caractéristiques individuelles : Il s’agit du rôle évident que jouent les prédispositions génétiques, le statut socio-économique et les comportements des parents.

Le type de contenu : Il s’agit de la nature du contenu numérique (éducatif vs. récréatif). Cette nature peut moduler l'impact des écrans sur le développement cognitif et comportemental.

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Stratégies d’intervention et de prévention

Les résultats de l’étude mettent en lumière plusieurs recommandations pour les parents, éducateurs et décideurs :

Limiter le temps d'écran : Établir des recommandations claires et réalistes pour le temps d'écran quotidien, adaptées à l'âge des enfants.

Proposer aux jeunes des activités alternatives : Encourager des activités physiques, créatives et sociales pour équilibrer le temps d'écran.

Éduquer les parents : Développer des programmes d'éducation parentale pour sensibiliser aux effets du temps d'écran et promouvoir des comportements sains.

Vers une approche multidimensionnelle

L’approche biopsychosociale

Pour mieux cerner les mécanismes sous-jacents, une approche biopsychosociale est indispensable.

Celle-ci inclut :

La réaction dopaminergique : comprendre comment l’exposition aux écrans peut influencer la dopamine. Cette dernière est un neurotransmetteur important dans la régulation de l’attention et de la motivation.

Le Biofeedback et le Neurofeedback : utiliser les écrans dans des contextes de biofeedback et de neurofeedback, intégrant des paradigmes visant à améliorer la régulation émotionnelle et attentionnelle des enfants.

Paradigme de l’apprentissage perceptivo-cognitif

L'intégration des écrans dans les paradigmes éducatifs, tels que le biofeedback et le neurofeedback, ouvre de nouvelles perspectives.

 

Ces méthodes reposent sur le concept de “rétroaction biologique” ou “feedback”, une technique qui permet de contrôler certaines réponses physiologiques comme la respiration, la fréquence cardiaque ou l'activité cérébrale.

Le but de la rétroaction biologique est d'augmenter la prise de conscience et le contrôle des fonctions corporelles et des états mentaux. 

Ces méthodes éducatives, intégrant les écrans, permettent aux enfants de maîtriser leur corps et leurs émotions, rendant la connexion esprit-corps tangible et visible.

Le Neurofeedback, appelé aussi Biofeedback EEG :

Après avoir mesuré l’activité cérébrale, le praticien sélectionne les bandes de fréquences à moduler grâce à la rétroaction. Ces techniques utilisent des vidéos et des musiques pour renforcer la prise de conscience et la régulation cognitive des enfants, les engageant dans des activités d'apprentissage perceptivo-cognitif.

Il s'agit d'un processus interactif où le praticien utilise les informations recueillies pour aider l’enfant à se concentrer sur de petits changements dans son corps et son esprit afin de produire des résultats spécifiques.

Le Biofeedback, dont on utilise plusieurs modalités :

Le même principe s’applique en mesurant d’autres variables, comme par exemple, la fréquence cardiaque.  Si cette fréquence cardiaque est élevée, cela peut indiquer la présence d’un état exagéré de réaction au stress ; le praticien peut alors utiliser des écrans conçus spécifiquement pour présenter des images ou des vidéos apaisantescomme récompense quand l’enfant parvient à se détendre et à se relaxer de façon consciente et volontaire.

De même, les résultats de l'électromyographie (sEMG), qui mesure l'activité musculaire, peuvent aider l’enfant à détendre des muscles tendus, souvent sources de gêne, voire de douleurs.

Ces programmes exploitent les signaux cérébraux de l’enfant pour l’aider à réguler son attention et à réduire les symptômes du TDAH. Différents mécanismes d’apprentissage sont impliqués dans ces méthodes de biofeedback et de neurofeedback, les plus courants étant :

Le conditionnement opérant : Selon cette loi, une personne apprend à associer un comportement spécifique à un stimulus positif ou négatif, influençant ainsi la probabilité de répétition ou de réduction de ce comportement à l'avenir.

L'apprentissage conscient et volontaire : Dans le contexte du biofeedback et du neurofeedback, l'apprentissage conscient et volontaire joue un rôle de premier plan.

L'apprentissage conscient et volontaire : est un processus par lequel une personne acquiert de nouvelles compétences ou connaissances en étant pleinement consciente et engagée dans son effort d'apprentissage. Contrairement à l'apprentissage passif, où les informations sont absorbées sans une intention claire, l'apprentissage conscient et volontaire implique une intention délibérée et une attention soutenue.

Cette forme d'apprentissage se caractérise par une réflexion active, une planification et une régulation des activités d'apprentissage. Les apprenants définissent des objectifs spécifiques, surveillent leur progression et ajustent leurs stratégies en fonction des résultats obtenus. Cela permet non seulement d'acquérir des connaissances plus profondément, mais aussi de développer des compétences métacognitives, telles que la capacité à réfléchir sur ses propres processus d'apprentissage.

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Il est important de noter que, bien que le biofeedback et le neurofeedback utilisent des écrans dans le cadre de paradigmes de récompense dopaminergique, ces pratiques ne contreviennent pas aux recommandations actuelles concernant l'utilisation des écrans.

En effet, l'utilisation des écrans dans ces contextes est encadrée de manière précise et ciblée, visant à obtenir des bénéfices spécifiques. Contrairement à une consommation passive ou excessive d'écrans, ces méthodes sont conçues pour être interactives et éducatives, favorisant un usage sain et contrôlé des technologies numériques.

Une vision équilibrée et proactive

Il est évident que la relation entre le temps d'écran et le TDAH est complexe. Tout en confirmant que l’utilisation des écrans est une réalité indéniable, il est essentiel de développer des stratégies équilibrées.

 

L’objectif est de minimiser les risques tout en maximisant les bénéfices éducatifs et cognitifs des technologies numériques pour les enfants.

A l’Institut Neurosens, nous encourageons les études longitudinales et multidisciplinaires pour approfondir notre compréhension des effets à long terme du temps d'écran.

Nous adoptons une stratégie globale. Nous intégrons les données scientifiques, les pratiques éducatives et les politiques de santé publique pour créer un cadre harmonieux de gestion du temps d'écran.

L'utilisation des écrans en Neurothérapie : un protocole de précision

L’intégration des écrans dans les protocoles de neurothérapie constitue une avancée importante dans la réussite des programmes d’entraînement proposés pour améliorer les troubles cognitifs et émotionnels chez l’enfant TDAH.

Le premier protocole, axé sur l'utilisation des écrans pour la régulation des états cérébraux, se distingue comme fondamental.

Le premier protocole en neurofeedback EEGq vise à normaliser l'activité cérébrale en utilisant la rétroaction biologique. Cela implique un feedback visuel et auditif, intégré dans un paradigme d'apprentissage par conditionnement opérant, ainsi que des méthodes d'apprentissage conscient et volontaire.

Les avantages des écrans en Neurothérapie

L’utilisation des écrans dans le cadre du protocole 1, dit de Normalisation repose donc sur des principes de rééducation neuronale. Ils offrent une interaction visuelle et sensorielle riche, essentielle pour activer diverses régions du cerveau.

Cette approche interactive favorise le renforcement des connexions neuronales et améliore la plasticité cérébrale.

En permettant aux clients de voir immédiatement les effets de leurs actions sur leur activité cérébrale, ces outils aident à mieux comprendre et contrôler leurs réactions émotionnelles et cognitives.

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Vers une meilleure régulation émotionnelle et cognitive

Le protocole 2 vise à généraliser les processus de normalisation en introduisant des tâches de transfert pour appliquer les compétences acquises à diverses situations.

Par exemple, après avoir appris à réguler leur activité cérébrale à l'aide de feedback visuel et auditif, les enfants sont ensuite encouragés à appliquer ces compétences lors de tâches scolaires ou de jeux interactifs, renforçant ainsi leur capacité à maintenir l'attention et à gérer le stress dans des contextes variés. Cette approche non invasive et engageante est efficace pour améliorer diverses situations, telles que le TDA/H, les troubles anxieux, les dépressions légères et les troubles liés au stress post-traumatique (TSPT), que ce soit chez l’enfant ou l'adulte.

Adaptation et personnalisation de la « rétroaction biologique »

L’un des principaux avantages de l’utilisation des écrans en neurothérapie réside dans la possibilité de personnaliser les rétroactions auditives et visuelles selon les goûts et les besoins spécifiques de chaque client. Les formations dispensées par l’Institut Neurosens intègrent des écrans individualisables et ajustables en temps réel, en fonction des réponses de l'utilisateur.

Cette personnalisation fine des exercices permet de garantir que chaque personne reçoit une stimulation adaptée à son profil neurocognitif. Cela maximise les bénéfices de la neurothérapie en optimisant l'engagement et la réponse recherchée de chaque individu.

Vers une Neurothérapie innovante et efficace

Les écrans, loin d'être de simples outils technologiques, deviennent, dans ce cadre, des partenaires essentiels dans cette quête de mieux-être mental et cognitif.

En alliant technologie et neurosciences, la neurothérapie moderne ouvre de nouvelles voies pour l'amélioration des troubles cognitifs et émotionnels. Elle vise à améliorer significativement le bien-être et la qualité de vie des enfants et des adultes.

Grâce à la formation de qualité dispensée à l'Institut Neurosens, nos neuropraticiens et neurothérapeutes bénéficient d'une vision élargie de la neuro psychophysiologie pour mieux aborder la complexité de l'humain. Nous souhaitons offrir des solutions plus personnalisées et efficaces, adaptées aux différents niveaux de conscience et de développement, et répondant aux multiples troubles liés à des facteurs génétiques ou environnementaux.

Nous invitons tous les parents d’enfants atteints de TDAH, qu'ils soient dans le domaine de l'éducation, de la santé, de l'accompagnement ou en reconversion professionnelle, à rejoindre l’Institut Neurosens pour se former à la neurothérapie.

En vous formant au Neurofeedback quantitatif et au Biofeedback, vous pouvez aider vos enfants ou proches à améliorer leur bien-être et leurs performances. De plus, vous pouvez sensibiliser les autres à cette méthode globale et holistique.

Ensemble, nous soulageons petits et grands, améliorant la vie des familles touchées par le TDAH.

Ne manquez pas cette opportunité de faire une différence durable.

Pour en savoir plus et discuter de vos objectifs professionnels, réservez une consultation personnalisée. 

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