
4 mars 2025 - L’obésité en 2025 : une préoccupation importante
Comme tous les ans, le 4 mars est une journée ayant pour thème l’obésité. Notre but aujourd’hui est de sensibiliser nos lecteurs à ce fléau.
Que vous soyez professionnel de santé, décideur politique, professionnel de l’éducation ou une personne qui s’inquiète pour elle ou ses enfants, si vous lisez ces lignes, sachez qu’en tant que neurothérapeutes, c’est un thème qui nous parle car nous rencontrons quotidiennement des personnes en surpoids dans nos cabinets.
L’obésité dans le monde ne cesse d’augmenter. Elle a des conséquences désastreuses pour les personnes qui la subissent, mais c’est également une problématique qui se répercute sur l’économie, la santé et la société.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), “l’obésité est une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle pouvant nuire à la santé.”
Elle est évaluée par l'indice de masse corporelle (IMC), qui se calcule en divisant le poids (kg) par la taille au carré (m²). Un IMC supérieur ou égal à 30 kg/m² est considéré comme de l'obésité.
Quelques chiffres…
Toujours selon l’OMS, les personnes touchées par l'obésité représentent plus d'1 milliard d’individus sur Terre. Parmi eux, on compte environ 340 millions d'adolescents et 39 millions d’enfants. Sachant que depuis 1975 la prévalence de l'obésité a triplé dans le monde, l’OMS estime qu’en 2030, 1 personne/5 sera obèse.
Cela nous pousse à nous poser les bonnes questions.
En France, en 2023, 17 % des adultes français étaient obèses, soit environ 8,5 millions de personnes. L'obésité infantile concerne 4 % des enfants français.
Pourquoi tant de personnes sont touchées par l’obésité ?
Tout d’abord, notons que les inégalités sociales y sont pour beaucoup. Les classes sociales défavorisées sont les plus touchées par ce fléau.
De plus, le stress, l’anxiété et la dépression favorisent des comportements alimentaires compulsifs. Le manque de sommeil (qu’il soit une conséquence de ces troubles ou une cause qui les crée), dérègle les hormones de la faim (ghréline et leptine), ce qui contribue à la prise de poids.
La surabondance alimentaire et les publicités ne font rien pour arranger les choses et nous poussent sans cesse à consommer davantage. Cela n’aide pas à réduire les apports caloriques : sucres et graisses saturées.
Les modes de vie de plus en plus sédentaires sont aussi responsables du manque d’activité physique et du stockage des graisses. Les dépenses énergétiques étant moindres, le poids augmente plus rapidement.
La génétique a, quant à elle, une certaine influence quant à la prise de poids. Elle peut plus ou moins prédisposer certaines personnes à l'obésité. En effet, la mutation de certains gènes, comme le MC4R ou le FTO, influence la régulation de l'appétit et le stockage des graisses.
Les impacts physiques et psychologiques de l’obésité
Même si actuellement “la mode est aux rondes” comme on l’entend à la télé, les personnes obèses restent stigmatisées en Europe. Discrimination et préjugés sont malheureusement le pain quotidien des personnes obèses dans leur milieu professionnel, médical ou social.
Face à de telles difficultés, les personnes qui en souffrent s’isolent, ressentant de la honte ou de la culpabilité. Ces ressentis mènent très souvent au TCA, Trouble du Comportement Alimentaire.
L’impact est alors violent :
- détérioration de l’estime de soi,
- volonté de se nuire,
- détresse psychologique,
- voire suicide.
La détresse engendrée par l’obésité fait augmenter les prises alimentaires et cela crée un cercle vicieux destructeur. Physiquement comme psychologiquement, il est très difficile pour ces personnes de s’en sortir seules.
Les conséquences de l’augmentation du taux d’obésité
L’obésité n’est pas qu’une question de souffrance et d’esthétique : elle a un coût. Elle représente en effet un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies chroniques :
- maladies cardiovasculaires : hypertension, infarctus du myocarde, AVC.
- diabète de type 2 : risque multiplié par 7
- cancers : du côlon, du sein, du foie.
- troubles musculosquelettiques : arthrose et douleurs articulaires chroniques.
- détresse psychologique.
Les dépenses de santé publique liées à ces effets indésirables et à la baisse de la productivité sont estimées à plusieurs milliards d’euros chaque année. Cette pression sur les entreprises augmentent également la culpabilité des personnes obèses.
Ainsi, la problématique est non seulement globale, mais aussi collective et individuelle.
Prévenir avant que l’obésité nous touche…
La prévention commence dès le plus jeune âge avec l’éducation alimentaire et sportive. Des programmes comme le PNNS (Programme National Nutrition Santé) encouragent une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique régulière.
Sortir de l’obésité
Pour autant, l’obésité n’est pas une fatalité.
Comme le dit ce proverbe japonais : "Le succès, c’est tomber sept fois et se relever huit."
Plusieurs approches existent pour aider à perdre du poids et améliorer sa qualité de vie.
L’approche médicamenteuse
L’approche médicamenteuse consiste à perdre du poids à l’aide de traitements médicamenteux adaptés aux besoins spécifiques de chaque personne.
Les médicaments contre l’obésité sont généralement prescrits en complément d’un rééquilibrage alimentaire et d’une activité physique adaptée. Ces traitements agissent de différentes manières :
Réduction de l’absorption des graisses
L’orlistat (Xenical®) est un inhibiteur des lipases intestinales qui empêche l’absorption d’environ 30 % des graisses alimentaires.
Régulation de l’appétit
Les agonistes des récepteurs GLP-1 (comme la liraglutide et le sémaglutide) agissent sur la satiété et réduisent la consommation calorique.
Action sur le métabolisme
Certains médicaments stimulent la thermogenèse et la dépense énergétique.
Mais attention, ces traitements ont des effets secondaires possibles comme :
- Des troubles digestifs,
- Des nausées,
- Des risques cardiovasculaires.
Ils nécessitent donc un suivi médical strict. Ils sont également réservés aux patients présentant un IMC supérieur à 30 kg/m², ou ≥ 27 kg/m² avec comorbidités (diabète, hypertension).
Légende : Indice de masse corporelle
L’approche chirurgicale
La chirurgie bariatrique est une solution de dernier recours pour les personnes souffrant d’obésité sévère (IMC ≥ 40) ou associée à des comorbidités graves (IMC ≥ 35). Elle permet une perte de poids significative lorsque les autres méthodes ont échoué.
Les principales interventions incluent :
- Le bypass gastrique, qui réduit l’absorption des nutriments,
- La sleeve gastrectomie, qui diminue la taille de l’estomac et l’appétit,
- L’anneau gastrique, ajustable et moins invasif, et
- Le switch duodénal, la plus radicale mais aussi la plus efficace contre certaines maladies métaboliques.
Cette chirurgie entraîne une perte de poids durable, une amélioration des maladies associées comme le diabète et l’hypertension, et un mieux-être en général.
Elle nécessite aussi l’accompagnement pluridisciplinaire de plusieurs professionnels de santé AVANT et APRES la chirurgie :
- Nutritionnistes et Diététiciens pour adapter l’alimentation,
- Psychologues et Psychiatres pour prévenir les troubles du comportement alimentaire,
- Endocrinologues pour surveiller l’évolution du poids et les éventuelles carences.
La chirurgie n’est pas anodine et comporte aussi des risques :
- Complications post-opératoires : infections, hémorragies, fistules digestives,
- Carences nutritionnelles sévères nécessitant une supplémentation à vie,
- Syndrome de dumping : malaise après ingestion de sucres rapides, provoquant sueurs, nausées et vertiges,
- Dépression et troubles alimentaires liés à la transformation rapide du corps et aux restrictions alimentaires.
C’est pourquoi un suivi médical et psychologique rigoureux est indispensable pour garantir le succès de l’intervention et éviter les rechutes. La chirurgie n’étant qu’un outil, son efficacité repose sur un engagement à long terme vers une nouvelle hygiène de vie.
Les approches non médicamenteuses
Thérapies cognitives et comportementales (TCC)
Elles permettent de modifier la relation à la nourriture et d’identifier les déclencheurs des comportements alimentaires compulsifs. En restructurant les pensées et en instaurant de nouvelles habitudes, elles aident à une gestion plus saine de l’alimentation et des émotions.
Hypnose thérapeutique
Elle agit sur l’inconscient pour reprogrammer les comportements liés à l’alimentation et aider à réduire les pulsions alimentaires. L’hypnose peut également favoriser la motivation et améliorer l’image de soi.
Méditation et pleine conscience
Ces pratiques améliorent la perception des signaux de faim et de satiété tout en réduisant le stress, un facteur souvent lié à la prise de poids. Elles aident aussi à mieux gérer les émotions négatives qui peuvent conduire au grignotage.
Activités physiques adaptées
Au-delà du sport classique, des pratiques comme l’aquagym, le yoga ou la marche nordique permettent une reprise progressive de l’activité physique sans traumatiser les articulations.
La neurothérapie dans la gestion de l’obésité
La neurothérapie comportant le neurofeedback EEGq et le biofeedback est une approche non médicamenteuse objective et chiffrée qui aide à gérer son stress, maîtriser ses troubles alimentaires et réguler son métabolisme.
Le Neurofeedback EEGq
Le neurofeedback EEG quantitatif est une technique qui permet d’observer et de moduler l’activité électrique du cerveau en temps réel. Il aide à réguler l'activité cérébrale impliquée dans la régulation de l’appétit et de la gestion du stress.
Le stress chronique est en effet un facteur majeur qui contribue à l’obésité, en raison de son impact sur le cortisol. Il s’agit d’une hormone favorisant le stockage des graisses, notamment au niveau abdominal.
De plus, les émotions désagréables, comme l’anxiété ou la dépression, poussent souvent à l’alimentation émotionnelle, où la nourriture devient un moyen de réconfort plutôt qu’un besoin physiologique.
Le neurofeedback EEGq aide à réduire l’activité excessive de l’amygdale, une structure cérébrale impliquée dans la gestion des émotions et la réponse au stress. En stabilisant les ondes cérébrales et en favorisant un état de relaxation, il permet de limiter l’impact du stress sur les habitudes alimentaires et améliore le bien-être général.
Par ailleurs, la gestion du stress repose en grande partie sur l’équilibre entre le système limbique (impliqué dans les émotions et les réponses au stress) et le cortex préfrontal (responsable de la régulation émotionnelle).
Un excès d’ondes à basse fréquence dans ces régions peut être lié à une hypersensibilité au stress, entraînant des comportements alimentaires inadaptés, comme le grignotage émotionnel.
En ce qui concerne la régulation de l’appétit, certaines régions cérébrales, comme le cortex préfrontal et l’hypothalamus, servent à réguler les comportements alimentaires.
Des déséquilibres dans l'activité des ondes cérébrales, notamment un excès d’ondes thêta ou un déficit en ondes bêta, peuvent être associés à une mauvaise régulation de la satiété et à des comportements alimentaires compulsifs.
Le neurofeedback EEGq vise à optimiser cette activité neuronale, et aide ainsi à retrouver un meilleur contrôle des signaux de faim et de satiété.
Les électrodes placées sur le cuir chevelu mesurent les ondes cérébrales et fournissent un retour visuel ou auditif permettant au sujet d'apprendre à ajuster son activité neuronale.
Il permet donc de renforcer l’autorégulation du cerveau en réduisant l’activité excessive des circuits liés au stress et en favorisant une meilleure résilience émotionnelle.
En ciblant les zones cérébrales en lien avec ces processus, le neurofeedback EEGq contribue à améliorer la gestion du stress et de l’appétit, tout en restant une approche non invasive.
L'accompagnement thérapeutique personnalisé et unique vient soutenir les personnes souffrant de troubles alimentaires ou de difficultés de régulation émotionnelle.
Le biofeedback
Le biofeedback, quant à lui, permet de mieux contrôler les réponses physiologiques liées à la faim, au stress, à la fatigue, à l’énervement, au désespoir, etc.
Voici les appareils de mesure utilisés en biofeedback qui permettent de suivre avec précision les avancées en termes de réduction du stress / de l’envie compulsive de manger / de régulation émotionnelle sous-jacente ou encore de troubles physiologiques associés à la prise de poids :
- L’EDA (Activité Électrodermale) : évalue le stress et l'anxiété,
- Le BVP (Volume Sanguin du Pouls) : fournit des indications sur la réponse cardiovasculaire,
- Le sEMG (Electromyographie de Surface) : renseigne sur les tensions musculaires associées aux émotions,
- Le capteur de température : reflète le niveau de régulation du stress,
- La ceinture thoracique : permet de suivre la respiration et les états de relaxation.
En somme, l'obésité n’est pas une mince affaire ! Cette journée mondiale de l'obésité rappelle l’importance de la prévention, de l’éducation et des solutions thérapeutiques adaptées.
Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, la formation aux techniques de neurofeedback et biofeedback peut offrir des solutions efficaces pour accompagner les personnes souffrant d’obésité vers un meilleur équilibre de vie. Contactez-nous pour en savoir plus et contribuer à améliorer la vie de ceux qui en ont besoin.
Comme l’a dit George Eliot :
“Il n'est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être !”